LMCL- Lying Manipulation Control Lobotomy
Trois couleurs : le noir, le blanc, le doré. Trois personnages, une homme, une femme, un bébé. Quatre lettres : MMCL. Une énigme à première vue ! Trois personnages donc, nus, forment un triangle dans un cercle de lumière crue rempli de détritus divers et variés ; pneu usagé, ordinateur ancienne génération abandonné, cuve contenant des déchets radioactifs renversée et percée, amoncellement de tôle froissée, de blocs de pierre, petit électroménager plus ou moins identifiable, un livre aux pages déchirés jeté au passage...tout un monde au rebut, décharge à ciel ouvert empoisonnant l’air comme le sol, asphyxiant toute forme de vie dont les dernières traces au premier plan ne sont visibles qu’au travers de maigres racines entrelacées. Mais quel est ce monde? Et qui sont ces gens ? A droite, un homme accroupi, le bras gauche en appui sur le sol comme pour mieux se soutenir; au centre, assise en tailleur, bras ballant paumes tournées vers le ciel, une femme; à gauche, un bébé couché dos au sol. Comme une nativité infernale, la crèche a disparu, tout comme le bœuf et l’âne. Rien ne circule entre les membres de cette sainte famille terrifiante, les liens se sont rompus, les regards se sont disjoints, vidés, happés par la lumière dorée de quatre écrans géants les surplombant. L’artiste reprend ici les codes de la peinture byzantine médiévale, notamment celle des icônes dans lesquelles l’arrière-plan doré symbolise le divin, mais pour mieux en jouer et clairement dénoncer le nouveau Baal, la nouvelle idole qui menace nos sociétés et vampirise nos enfants. Gravées dans le marbre, entre pierre tombale et avertissement, quatre lettres rayonnent pile à la verticale de ces quatre écrans : MMCL, mensonge, manipulation, contrôle, lobotomie, la boucle est bouclée ! Crystel Zrnjevic